Finalistes 2022, Mario Carnicelli

« Avec Mario Carnicelli, le mot documentaire prend une autre dimension car il se livre à une véritable analyse sociétale, que ce soit en noir et blanc ou en couleur, dans son Italie natale ou aux États-Unis. Bien plus que des faits ou des gestes, c’est l’essence de l’homme qu’il cherche révéler. »

Mario Carnicelli et la photographie, c’est une longue histoire qui commence dès l’enfance dans le studio familial de prise de vue pour lequel il travaille dès l’âge de 14 ans. Mais c’est à l’extérieur qu’il exerce. Cette passion ne le quittera plus.

Au croisement de la street photography et du courant humaniste, son approche passe par une attention particulière portée aux individus. Il s’agit « de démontrer et de documenter », résume-t-il. Ce qu’il aime, ce sont les personnes ordinaires dont il capte les attitudes et les postures, considérant qu’elles sont révélatrices de l’époque et du monde.

En quête d’authenticité et voulant échapper « au réalisme froid », il voit dans la gestuelle une source d’informations précieuse : « La manière d’entrelacer les doigts, de plier une jambe, le choix de l’endroit où s’arrêter, le clignement des yeux, c’est une histoire ». Car outre le langage du corps, Mario Carnicelli s’attarde aussi sur les visages pour saisir les émotions, par exemple lors des funérailles du communiste Togliatti, en 1964, qui ont réuni une foule immense à Rome. Ou encore à Atri, sa ville natale : « Je suis convaincu que les Atriens représentent un observatoire idéal pour une analyse du monde ». 

Avec Mario Carnicelli, le mot documentaire prend une autre dimension car il se livre à une véritable analyse sociétale, que ce soit en noir et blanc ou en couleur, dans son Italie natale ou aux États-Unis. 

Bien plus que des faits ou des gestes, c’est l’essence de l’homme qu’il cherche révéler. 

Sophie Bernard

Voir Biographie

Né à Atri, Italie, en 1937.

La famille de Mario Carnicelli tenait un magasin de travaux photographiques, où il a été fasciné par la chambre noire dès son enfance.

À l’âge de 14 ans, Carnicelli commence à prendre des photos, en collaboration avec son frère et son père. Il devient rapidement le principal photographe du studio familial pour les prises de vue extérieures, notamment avec une approche documentaire. Il a couvert pendant de nombreuses années un grand nombre d’événements publics, de manifestations, de fêtes du travail, de réunions politiques et syndicales, en visant toujours une approche – comme il l’appelle – « humaniste ».

En 1966, Mario Carnicelli a remporté le premier prix d’un concours national italien de photographie parrainé par le magazine Popular Photography, Mamiya et Pentax. Le prix était une bourse pour photographier l’Amérique. Ce voyage lui permet réaliser un ensemble remarquable sur les américains de l’époque.

Son style est guidé par une démarche très instinctive, ayant eu peu de chance de connaître le panorama photographique international de l’époque, sinon à travers des revues et surtout par sa passion pour le cinéma.

Par la suite, Carnicelli travaille comme pigiste et correspondant spécial pour divers magazines et journaux.

Dans les années soixante-dix, il se concentre principalement sur le studio familial et sur ses services de développement à Pistoia et à Florence, devenant une activité importante pour les touristes et les locaux. Après la fermeture du magasin en 2010, il se consacre à nouveau davantage à la photographie, en particulier à l’énorme quantité de boîtes soigneusement stockées, remplies de tirages et de négatifs.

En 2014, Mario Carnicelli a publié le livre d’artiste C’era Togliatti et a eu une importante exposition personnelle au Palazzo Fabroni. En 2018, American Voyage. Photographs by Mario Carnicelli est publié par RAP London.

Portfolio









































SITE :
http://www.mariocarnicelli.com