Qu’avez-vous choisi de présenter pour le Prix Viviane Esders ?
J’ai choisi trois corpus d’œuvres qui représentent le mieux mon approche du milieu des années 60 à aujourd’hui : « C’era Togliatti », « America » et « Atri », toutes reliées par un fil rouge, mon intérêt pour l’humain et la psychologie des masses.
Que comptez-vous faire de cette dotation de 60 000 € ?
Je suis incroyablement reconnaissant d’être le premier lauréat de ce prix. Je vais publier un livre avec plusieurs séries sur ma carrière, connectées entre elles et créant un dialogue ouvert. Nous continuerons également à numériser les archives et mon souhait le plus cher est de retourner aux États-Unis avec le défi de reprographier le pays.
Comment aimeriez-vous présenter votre parcours ?
Je suis né à Atri, dans les Abruzzes, et comme mon père était photographe, j’ai été attiré dès mon enfance par la chambre noire. Plus tard, lorsque nous avons déménagé en Toscane, j’ai commencé à travailler et tandis que mon père et mon frère s’occupaient dans le studio, je sortais toujours pour documenter les événements. J’ai ensuite été freelance pour des magazines, pour des syndicats et pour la ville de Pistoia. Dans mes recherches personnelles, je me suis concentré sur les manifestations, les rassemblements politiques et les travailleurs. Au milieu des années 60, j’ai gagné une bourse de voyage aux États-Unis avec une image du 1er Mai à Pistoia. Mon travail sur les Etats-Unis, a ensuite été exposé à la Torre Pirelli de Milan. Dans les années 70, j’ai décidé de me concentrer sur mon activité commerciale à la Piazza del Duomo à Florence, où je tenais un magasin d’appareils photo, de matériel photographique et un service de développement et d’impression. J’ai fini par me concentrer sur un projet au long terme sur Atri, ma ville d’origine.
Que pensez-vous du Prix Viviane Esders ?
J’admire Viviane Esders pour sa générosité et pour le courage de s’investir dans un prix pour une génération plus ancienne, souvent oubliée, de photographes moins connus qui ont ainsi la chance d’être vus et de développer leur travail. Cela fait d’elle une mécène et je me sens si chanceux et honoré d’avoir été choisi, d’obtenir enfin une reconnaissance pour mon travail, à l’âge de 85 ans, et à travers elle la possibilité d’un avenir.
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