Finalistes 2022, Florence Chevallier

« Depuis plus de 40 ans, Florence Chevallier utilise le médium photographique pour questionner l’imperceptible, démarche à la croisée de la quête existentielle et du besoin cathartique. »

Depuis plus de 40 ans, Florence Chevallier utilise le médium photographique pour questionner l’imperceptible, démarche à la croisée de la quête existentielle et du besoin cathartique. Série après série, décennie après décennie, l’artiste plasticienne continue de renouveler son vocabulaire formel, passant du noir et blanc à la couleur, de l’argentique – diapositive, négatif – au numérique, organisant ses vues seules, en diptyques ou en collages, etc.

Cette diversité se retrouve dans les genres abordés – le portrait, les paysages ou encore la nature morte – et les traitements, du figuratif à l’abstraction. Ses premiers travaux – des séries d’autoportraits – donnent bien plus à voir que des représentations de son visage et de son corps.

A travers Florence Chevallier, c’est nous-mêmes que nous contemplons car les thèmes sous-tendus dans ses images sont métaphysiques. Pour exemple ses séries La mort (1989) et Le Bonheur (1993). Et plus largement, l’artiste aborde l’être humain, la vie, la relation à l’autre, la sexualité…

Même quand elle cesse de se mettre en scène, Florence Chevallier continue d’explorer son moi intérieur, poursuivant dans une veine universelle. Chaque ensemble – qui peut être faible ou riche numériquement – est un prétexte à la représentation des sentiments et des émotions dont elle décline toutes les nuances, des plus agréables aux plus douloureux, jusqu’au malaise.

Les titres de ses séries parlent d’eux-mêmes : Enchantements (1996-1998), Les Plaisirs (2016-2018), Éblouissement (2020). A chaque fois, c’est bien de l’expérience de la vie dont il est question.

Sophie Bernard

Voir Biographie

Née à Casablanca, Maroc, en 1955.

Florence Chevallier sort diplômée de l’Institut d’Études Théâtrales de l’Université Paris 3 en 1978. Elle commence à faire connaître son travail photographique en 1981, lors de l’exposition Autoportraits photographiques au Centre Pompidou à Paris. 

Elle crée le groupe ‘Noir Limite’ en 1985 avec Yves Tremorin et Jean-Claude Bélégou. Exacerbé par le noir de l’image photographique et la lumière, le corps humain, féminin comme masculin, s’incarne dans les figures d’Eros et de Thanatos. 

L’exposition en 1987 de la série d’images intitulée Corps à corps, où elle met en scène l’acte sexuel et les parties les plus intimes de son corps, provoque l’indignation puis la censure à la Maison de la Culture de Bourges.

En 1993, avec Le Bonheur, la photographe continue à se mettre en scène, et la lumière fait toujours l’objet d’un traitement particulier, comme partie intégrante des images en couleur présentant des scènes emblématiques de la vie d’un couple. Son travail évolue toujours dans le sens de la recherche de soi, d’un questionnement sur l’existence. Elle finit par s’en abstraire physiquement, mais, paradoxalement, son implication personnelle n’en est que plus intense.

En 2000, elle effectue un voyage sur sa terre natale : Casablanca 1955 montre des lieux parfois vidés de toute présence humaine, mais pleins d’une vie que l’on peut imaginer. Florence Chevallier est lauréate du prix Niépce en 1998 et bénéficie d’une bourse Villa Médicis en 2009. 

Florence Chevallier présente l’exposition personnelle « Les fleurs, le chien et les pêcheurs » au Centre Matmut pour les Arts en 2018, participe en 2019 à l’exposition « Osmocosmos – 50JPG.CH » au Centre de la Photographie de Genève et publie plusieurs ouvrages avec l’éditeur de livres numériques et vidéos Naima.

Son travail s’étend désormais à la vidéo. Elle est actuellement professeure à l’École Nationale Supérieure de Bourges.

Portfolio









































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https://www.florencechevallier.org