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Finalistes 2022, Tomasz Tomaszewski

« Si son esthétique n’est pas à proprement parler humaniste, assurément son intention et son point de vue sont guidés par l’humain qu’il place au-dessus de tout. »

Portrait de Tomasz Tomaszewski

Si dans toute photographie il y a quelque chose à voir, dans celles de Tomasz Tomaszewski il y a bien plus encore. Pour lui, les bonnes photographies sont celles qui font réfléchir. Les siennes interpellent d’abord par leur style et leur composition, notamment son noir et blanc métallique. Elles sont insaisissables au premier regard mais attirent l’attention ou plutôt la retiennent, immanquablement. Elles demandent du temps et nécessitent d’être scrutées pour en comprendre le contenu. Et, enfin, accéder à la contemplation pour en apprécier toute la profondeur.

Pourtant, Tomasz Tomaszewski ne fait que saisir le réel. Photojournaliste depuis les années 1976 – il a notamment couvert la Pologne de Solidarność –, il a fait le tour de la planète et ses images ont été publiées dans le monde entier : National Geographic, Stern, Paris Match, Time, Fortune, Vogue, etc.

Ses règles d’or ? « Passer du temps sur les sujets, ne pas regarder les gens comme des objets mais comme des sujets, être capable de se sentir désolé pour eux ». Si son esthétique n’est pas à proprement parler humaniste, assurément son intention et son point de vue sont guidés par l’humain qu’il place au-dessus de tout. « Je ne suis pas à la recherche de la vérité car l’objectivité n’existe pas. Ce qui compte, c’est d’être motivé, honnête, sincère et engagé ». Qu’il couvre le festival Burning Man aux Etats-Unis, des rites religieux aux Philippines, des danseurs dans un night-club à la Nouvelle Orléans ou un enterrement en Pologne, il donne à voir la complexité de la réalité grâce à son style acéré. Mieux : il représente l’invisible en intégrant les dimensions émotionnelles et spirituelles.

Comme il le dit lui-même : « La photographie est un formidable outil de connaissance du monde et le meilleur pour découvrir qui je suis moi-même ». 

Sophie Bernard

Voir Biographie

    Né à Varsovie, Pologne, en 1953.

    Tomasz Tomaszewski a étudié la Physique à l’Université de Varsovie et l’Optique à l’Université technologique de Varsovie.
    Il fera ses débuts en tant que photojournaliste en 1976, et dans les années 1977-80, il sera photographe à plein temps pour les principaux magazines polonais.
    Élevé dans une famille du milieu de la jeune intelligentsia polonaise, dans l’esprit anticommuniste, Tomaszewski a commencé en 1981 à coopérer avec l’hebdomadaire Solidarnosckia.
    Après le 13 décembre 1981, marquant la proclamation de l’étant de guerre en Pologne, il documente secrètement la Loi Martiale, menacé de plusieurs années d’emprisonnement. Les photographies prises ainsi qu’un journal conspirationniste écrit par sa femme seront passés illégalement en France.
    Pendant la Loi Martiale, son nom sera inscrit sur la liste noire du régime et il ne pourra plus travailler officiellement comme journaliste. Après 1983, il collabore comme chef du département photo de la Catholic Review et du magazine d’information Wprost.
    En 1986, Tomaszewski part pour les États-Unis où il réalise le projet Discovering America, publié en 1988 pour le centenaire du magazine National Geographic. Depuis, Tomasz Tomaszewski a régulièrement collaboré avec le magazine, dans lequel il a publié 18 reportages, et réalisé de nombreuses expositions individuelles à l’international et en Pologne. Cela n’empêchera pas Tomasz Tomaszewski de continuer à s’impliquer dans la lutte pour la disparition du système communiste en Pologne.
    Il a réalisé de nombreuses expositions individuelles à l’international et en Pologne. Considérant que c’est son devoir, Tomaszewski partage désormais activement son expérience et les connaissances acquises en animant des ateliers de photographie en Pologne, aux États-Unis, en Allemagne et en Italie.


    Portfolio

    Gypsies working as beggars. Bucharest, Romania, 2004

    Gypsy’s mother in her home on wheels, Romania, 2004

    Orthodox funeral, Eastern Poland, 2005

    Farmer entering the barn after mowing the grain, Podlaskie Voivodship, Poland, 2007

    Country farm, The woman is waiting for her husband to help her move the ladder to a
    nearby barn, Southern Poland, 2008

    Street fish trader, Hong Kong, 2017

    Easter procession. Sicily, Italy, 2017

    Elephant head, Burma, 2018

    Fantasy Fist Festival, Key West. Floride, USA, 2018

    Fantasy Fist Festival, Key West. Florida, USA, 2018

    Burning Man Festival. USA, 2018

    New Orleans Street. USA, 2018

    They aren’t even dancers, but suddenly decided to feel total freedom and dance naked.
    Burning Man Festival. USA, 2018

    On the bank of the Ganges River, Varanasi, India, 2019

    Nightclub for fetishes. Berlin, Germany, 2019

    Feast of the Lord’s Passion. Philippines, 2019

    A police flare burned a man’s eyes during a demonstration against the rigging of the
    Dhaka elections. Bangladesh, 2020

    A woman in a trance while praying, Nepal, 2021

    Young man with a hormonal disorder, Poland, 2021

    SITE :
    academy.tomasztomaszewski.com