« Fouad Elkoury a d’abord étudié l’architecture à Londres. Cette formation a assurément façonné son regard et sa manière de composer avec le réel qu’il restitue en ambiances, souvent en superposant ou en enchevêtrant les plans. »
Avant de choisir la photographie, Fouad Elkoury a d’abord étudié l’architecture à Londres. Cette formation a assurément façonné son regard et sa manière de composer avec le réel qu’il restitue en ambiances, souvent en superposant ou en enchevêtrant les plans.
« Photographier, c’est fabriquer des mystères et des imaginaires », explique-t-il, laissant le choix à chacun d’interpréter pour se faire sa propre vision du monde. Immanquablement associé au Liban qu’il a abondamment photographié sur plusieurs décennies, son œuvre est articulée en différents ensembles. Notamment Civil War (1977-1984), un travail fondateur portant sur la vie quotidienne des Libanais pendant la guerre qu’il a réuni sous ce titre a postériori.
Si l’humain est d’abord omniprésent, il se fait plus rare au fil des années, au profit du paysage et des architectures. Par exemple quand il montre les ravages de la guerre dans Beyrouth Centre-ville (1991), une commande collective sur la ville, ou dans Traces of War (1994-1997). Si le Liban occupe une grande place dans son parcours, son travail ne saurait être réduit à ce corpus sur son pays d’origine, comme le prouve la série réalisée en Égypte sur les traces de Gustave Flaubert et Maxime du Camp à la fin des années 1980.
A l’orée des années 2000, alors que la crise du photojournalisme s’accroît et que les commandes de la presse se font plus rares, Fouad Elkoury opère un tournant, passant du monde du reportage à celui de l’art. Devenue pluridisciplinaire au fil du temps, sa pratique inclut aussi bien la photographie, la vidéo que l’écriture. Mais quel que soit le moyen d’expression, l’émotion est toujours là.
Sophie Bernard
Voir BiographiePortfolio
SITE :
www.fouadelkoury.com